La plateforme de Reza Pahlavi — Feuille de route vers un régime néo-fasciste

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Par Dr Majid Rafizadeh, mai 2025

Le Dr Majid Rafizadeh est un politologue diplômé de Harvard. Il est titulaire d’un doctorat en gouvernement et affaires internationales, d’un master en politique globale, d’un master en journalisme et d’un master en linguistique. Il détient également une licence en traduction avec spécialisation en anglais, arabe et persan. Le Dr Rafizadeh parle couramment l’arabe, l’anglais et le persan. Il siège au conseil consultatif du Harvard International Review, une publication du Harvard International Relations Council à l’Université Harvard. Il est joignable à l’adresse dr.rafizadeh@post.harvard.edu.

A follower kisses the ground before Reza Pahlavi, evoking imagery of blind devotion and the cult of personality surrounding his political ambitions.
A follower kisses the ground before Reza Pahlavi, evoking imagery of blind devotion and the cult of personality surrounding his political ambitions.

Un partisan embrasse le sol devant Reza Pahlavi, évoquant une image de dévotion aveugle et de culte de la personnalité autour de ses ambitions politiques.

Le 1er août 2025, Reza Pahlavi a publié sur X un message annonçant que, sous sa supervision, des experts avaient rédigé son plan pour l’avenir de l’Iran. Dans le même message, il a inclus un lien vers le programme publié sur le site de la NUFDI, son organe de propagande.

La description la plus courte possible de ce programme : un plan complet pour instaurer en Iran une dictature teintée de néo-fascisme. Voici quelques-unes de ses dispositions clés :

Points clés du programme — « Après le renversement du régime »

  1. « Après le renversement de la République islamique lors d’une révolution nationale par le peuple iranien et le ralliement des forces armées et de l’ordre au peuple, un Système de transition[1] dirigera le pays pendant la période intérimaire. Ce système de transition opérera sous la direction du Chef du soulèvement national [Reza Pahlavi] et comprendra trois organes : l’Organe du soulèvement national, le Gouvernement de transition et la Justice de transition. »
  2. « La nomination et la révocation des dirigeants de ces trois organes se feront sur proposition de l’Organe du soulèvement national (requérant la majorité absolue de ses membres) et avec l’approbation du Chef du soulèvement national. »

A – Organe du soulèvement national

  1. « Sera l’autorité législative durant la période de transition. »
  2. « Ses membres, “représentant la diversité et la pluralité de la nation iranienne unie”, seront nommés par le Chef du soulèvement national [Reza Pahlavi]. Toute modification du nombre total de membres ou la révocation d’un membre nécessitera un vote à la majorité absolue au sein de l’organe ainsi que l’approbation du Chef [Reza Pahlavi]. »
  3. « Une fois le Méhestan élu, le rôle législatif de l’Organe du soulèvement national prendra fin, mais il continuera à jouer un rôle consultatif auprès du Chef jusqu’à la dissolution du Gouvernement de transition, ce qui entraînera également la dissolution de l’Organe du soulèvement national. »

Notre remarque : Même pendant sa phase législative, cet organe reste un instrument « consultatif » du Chef. L’utilisation du terme Méhestan est significative : il désigne un ancien conseil aristocratique en Iran, purement consultatif et réservé à l’élite.

B – Gouvernement de transition

  1. « Sera la branche exécutive durant la période de transition. »
  2. « Les ministres seront nommés par le chef du gouvernement [lui-même nommé par Reza Pahlavi] après approbation par l’Organe du soulèvement national (tous nommés par Reza Pahlavi). »
  3. « La structure du Gouvernement de transition (par ex., nombre de ministères et d’agences) sera déterminée en consultation avec l’Organe du soulèvement national et avec l’approbation du Chef. »

C – Justice de transition

  1. « Sera le pouvoir judiciaire durant la période de transition. »
  2. « Son chef, “un juriste distingué et réputé (de préférence un juge)”, sera nommé et révoqué selon la procédure décrite à la clause 4 du document. » [C’est-à-dire proposé par l’Organe du soulèvement national, tous ses membres étant nommés par Reza Pahlavi et approuvés par lui.]

Durée de la période de transition

  1. « Le processus proposé nécessite au minimum 18 mois et jusqu’à 36 mois, avec possibilité de prolongation en cas de circonstances imprévues (par ex., catastrophes naturelles ou guerre). »
  2. « Toute prolongation au-delà de six mois nécessite l’approbation des trois organes (Organe du soulèvement national, Gouvernement de transition, Justice de transition) [tous nommés par Reza Pahlavi] ainsi que l’accord du Chef [Reza Pahlavi]. »

Maintien des fonctions essentielles

  1. « Le Gouvernement de transition, dans le but de stabiliser le pays, s’efforcera de maintenir sans interruption les fonctions vitales. Le plan présente les stratégies pour les six premiers mois afin d’assurer la stabilité sociale dans les secteurs public et privé. »
  2. Une « mesure clé » pour « maintenir l’ordre public et prévenir les troubles sociaux » est l’instauration de la loi martiale dans 20 villes critiques à haut risque.
  3. Sous « protection des sites sensibles », le plan prévoit « un groupe unifié pour récupérer les biens publics, relevant directement du chef de l’autorité de transition [Reza Pahlavi]. Cette unité spéciale doit disposer de pouvoirs exécutifs, juridiques et opérationnels pour agir avec détermination, sans retards bureaucratiques. »

Conclusions

La structure proposée est hautement autoritaire : concentration extrême des pouvoirs entre les mains d’un seul dirigeant ; absence d’élections ; aucune séparation des pouvoirs ; absence de transparence et de responsabilité.
Selon ce plan, un gouvernement dirigé par Reza Pahlavi détiendrait le pouvoir pendant au moins trois ans, Pahlavi exerçant un contrôle autocratique absolu : nomination personnelle des dirigeants de l’exécutif, du législatif, du judiciaire et des services de renseignement — sans rendre de comptes à quiconque.

Le « système de transition » reflète la structure du régime clérical et, à certains égards, la dépasse en autoritarisme, en éliminant totalement la participation populaire.

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